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Comment financer de nouveaux équipements forestiers?

Entrepreneurs forestiers; regarder au-delà du taux d’intérêt pour financer vos équipements!

9 Décembre, 2021  par Alexis Piette Directeur de comptes senior, pour Mitsubishi HC Capital Canada, inc.


Au delà du taux d’intérêt, il faut aussi considérer plusieurs autres facteurs avant de financer des équipements. Crédit kanitta/Adobe stock

Le domaine forestier canadien, tel que toutes les industries basées sur les ressources naturelles, est très cyclique, dépendant de plusieurs facteurs hors de contrôle comme les mises en chantiers, les conflits commerciaux, les variations de devises ainsi que nécessitant des investissements plus élevés que bien d’autres industries. Avec la rareté de la main-d’œuvre, le régime forestier actuel, les secteurs de coupe de plus en plus éloignés et la pression exercée sur toute la chaîne d’approvisionnement, l’entrepreneur forestier n’est plus qu’un simple bûcheron opérateur; il est un gestionnaire expert! Il doit maintenant maîtriser toutes les sphères de la gestion : ressources humaines, la vente (négociation), l’administration, la gestion et bien évidemment les opérations.

Tel un chef d’orchestre, l’entrepreneur doit mener ses musiciens à être en parfaite harmonie. En terme financier, le premier aspect à prendre en considération est les fonds autogénérés de l’entreprise; soit la capacité de l’entreprise à générer des flux monétaires. L’objectif est simple : avoir plus d’argent qui entre dans le compte de banque qu’il en sort!

Analysons les principaux comptes importants parmi les sorties de fonds, représentant en moyenne 90% de l’ensemble des dépenses d’une entreprise, soit les salaires, le carburant, l’entretien et les réparations, les paiements sur la dette (capital & intérêts) et les assurances.

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De ces dépenses, plus de 70% sont directement liées à la qualité des équipements, leur opération (entretien, méthode de conduite) et à leurs renouvellements/acquisitions. Un équipement plus récent va diminuer les dépenses d’entretien et de carburant, va augmenter les paiements sur la dette, mais également accroître de beaucoup la productivité et donc les revenus. De plus, des équipements récents et bien entretenus vont également attirer et retenir une main-d’œuvre qualifiée. La bonne recette va dépendre de plusieurs facteurs propres aux opérations de chaque entrepreneur. Trouver le bon équilibre est un art et la ligne est mince entre changer au bon moment et étirer un peu trop le renouvellement qui peut s’avérer onéreux.

Quand renouveler et pour quel équipement?
Il faut que chaque entrepreneur trouve la formule qui lui est propre selon son type d’opération (de jour uniquement, nuit et jour, en bois court, en bois long, type de terrain, etc.) et le cycle de vie de son entreprise. Il faut donc trouver le bon point d’équilibre soit le moment où les économies en entretien/réparations, l’augmentation en productivité et l’économie de carburant seront équivalentes aux paiements sur la dette. Une fois cette décision prise, le choix du distributeur/équipementier est primordial et finalement le choix du partenaire financier sera les choix à faire, toujours dans l’optique d’augmenter les liquidités et les fonds autogénérés de l’organisation.

Le bon partenaire pour votre projet
Tout comme le choix du moment de renouveler ou d’acquérir l’équipement, la sélection de la structure de financement et du partenaire financier est très importante. L’un ne va pas vraiment sans l’autre; un partenaire de choix va accompagner son client et lui offrir les meilleurs conseils quant à la structure et les conditions optimales de financement. Une entreprise financière spécialisée en financement d’équipements et un directeur commercial de confiance et spécialisé dans le domaine forestier s’avèrent donc des choix judicieux, bien que parfois votre banquier court terme s’avère le bon choix. Le spécialiste en financement d’équipement saura toutefois optimiser la structure financière (autant spécifique à la transaction que globale) de l’organisation, tout en ayant en tête ce qu’il y a de mieux sur un horizon long terme pour ses opérations. L’expression « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » porte également tout son sens. En diversifiant ses sources de financement par segment (financement court terme, financement d’équipement, financement immobilier), les partenaires seront plus flexibles et seront plus en mesure à s’adapter aux divers cycles économiques.

À chacun ses forces
Le directeur de compte responsable de votre dossier est également le représentant de votre entreprise auprès de son organisation. C’est lui qui sera en mesure de défendre vos intérêts et de vous donner l’heure juste. Il pourra également revoir avec vous l’ensemble de votre structure organisationnelle. Il voit normalement entre ses mains des centaines de dossiers similaires par année et sera en mesure de vous éclairer sur les meilleures pratiques. S’il est bien intentionné (d’où l’importance de choisir quelqu’un de confiance), il pourra revoir l’ensemble de votre structure financière et vous proposer des solutions pour optimiser la profitabilité et les liquidités de votre entreprise. Il importe donc de choisir judicieusement votre partenaire financier. J’insiste ici sur le mot « partenaire » car son succès passe également par le vôtre! Ce dernier sera également plus flexible, advenant des imprévus (feux de forêt, ralentissement des opérations, grèves au moulin) et pourra trouver une solution afin de vous accommoder tels un moratoire ou une injection de fonds.

En tant que spécialiste en financement forestier, je vois malheureusement trop souvent le choix s’arrêter lors de l’acquisition d’un équipement à une marque en particulier, car le financement est facile et le taux d’intérêt bas… alors qu’ils ne représentent qu’une infime part des dépenses de l’entreprise comparativement à l’entretien, la productivité et la capacité d’un fournisseur de bien servir son client (par exemple, un inventaire de pièces importantes pour faire face aux bris, une équipe de service disponible, un équipement performant, etc.).

Le mythe du taux d’intérêt
Le monde financier regorge maintenant d’entreprises offrant du financement et les offres viennent de toutes parts lorsque vient le temps de financer votre acquisition. Le choix s’arrête malheureusement trop souvent sur celui offrant le meilleur taux. Or, le plus important pour un entrepreneur forestier est sa capacité à générer des liquidités. Dans vos dépenses, les intérêts payés représentent en moyenne 1.5% à 3%. Donc une différence de taux d’intérêt d’un pour cent va avoir très peu d’incidence sur l’ensemble de vos sorties de fonds. En contrepartie, une différence de terme de 6 mois pourrait représenter 5 à 10 fois ce que la différence en intérêt pourrait représenter. Il en va de même pour la mise de fonds initiale, alors qu’elle touche directement au fonds de roulement de l’entreprise. En résumé, on accorde beaucoup trop d’importance en général au taux d’intérêt comparativement à la structure et au choix du bon partenaire financier.

En résumé, il n’y a pas de recette secrète quant au financement. Il en vient à chaque entrepreneur d’identifier le bon partenaire pour l’accompagner. Par contre, comme lors du choix de l’équipement et du distributeur, le choix du partenaire financier ne devrait pas uniquement s’arrêter au taux, mais bien à l’ensemble de la structure de financement, la capacité d’adaptation du partenaire financier et la confiance envers le directeur de compte qui vous prodiguera ses services. 


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